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Le gouvernement des juges versus le peuple souverain

  • evpf29
  • il y a 13 heures
  • 8 min de lecture

La condamnation de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire constitue un véritable séisme politique, voire un point de bascule dans le fonctionnement de la démocratie française, maltraitée par des dérives continues installées depuis plusieurs années par notre République, mais brutalisée aujourd'hui par une décision lourde de conséquences pour son plein exercice. Car l'épisode présent n'est que le dernier d'une longue liste de décisions déniant les principes, les valeurs mêmes de la démocratie et une évidence s'impose : le peuple souverain ne doit pas pouvoir s'exprimer pour déterminer son avenir. Pourtant, l'article 3 de notre Constitution précise que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice ». Or, il faut bien admettre que cette dernière décision des juges empêcherait de facto des millions de citoyens appartenant au peuple souverain, de voter pour leur candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle. Ce pouvoir exorbitant des juges ne met-il pas en danger le fonctionnement de notre démocratie et la décision prise à l'encontre de la candidate du Rassemblement national (RN) est-elle vraiment conforme à l'état de droit auquel ils se réfèrent ? L'état de droit ne commande-t-il pas que tous les citoyens soient traités de la même manière notamment au moment du choix de leur candidat à la fonction suprême ? Si ce n'était pas le cas – la décision des juges semble cependant l'accréditer – serions-nous encore dans un Etat de droit ?

 

Incontestablement la décision prise par le tribunal correctionnel de Paris, le 31 mars 2025, est non seulement politiquement lourde de conséquence pour le déroulement de la future élection présidentielle mais, de l'avis même de personnalités reconnues en matière de droit et notamment de droit constitutionnel (ex-membres honoraires du Conseil constitutionnel), elle est juridiquement très discutable, voire infondée. Car cette décision est contraire à celle prise par le Conseil constitutionnel, trois jours plus tôt, le 25 mars 2025, en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dans une autre affaire qui portait précisément sur l'exécution provisoire d'une peine d'inéligibilité et qui, lorsqu'elle est prononcée par les juges, est d'effet immédiat, le justiciable ne pouvant plus se porter candidat à une élection. De ce fait, le droit au recours et le droit d'éligibilité sont inéluctablement affectés. Le Conseil constitutionnel a donc analysé la notion de droit d'éligibilité qui est garanti par l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et par l'article 3 de la Constitution. Le Conseil constitutionnel devait alors dire si l'exécution provisoire d'une inéligibilité était conforme ou pas à la nature des mandats politiques et surtout à la liberté de l'électeur. Sa réponse à cette question essentielle est instructive : « sauf à méconnaître le droit d’éligibilité garanti par l’article 6 de la Déclaration de 1789, il revient au juge, dans sa décision, d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure d’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur ». Il est indéniable que l'évocation de l'atteinte à la préservation de la liberté de l'électeur fait référence aux élections futures et a fortiori, à l'élection présidentielle. Si ce n'était pas le cas, la référence à la liberté des électeurs n'aurait pas été faite. La réponse fournie par le Conseil constitutionnel à cette QPC a une portée générale dépassant le cas soumis. En effet, elle englobe tous les mandats électifs et concerne donc bien l'élection présidentielle. Enfin, les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours et s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles conformément à l'article 62 de la Constitution. L'exécution provisoire de l'inéligibilité appliquée à Marine Le Pen méconnaît donc la réserve émise par le Conseil constitutionnel.

 

Mais au-delà de l'interprétation très discutable de cette réserve énoncée par le Conseil constitutionnel, les juges n'ont-ils pas, de surcroît, par certains attendus de leur jugement, outrepassé le droit que leur confère leur fonction en justifiant leur décision par des arguments de portée politique et non plus de droit ? Car objectivement peut-on douter un instant de la nature politique de certains arguments ? Sans nous attarder sur celui de la récidive qui est inattendu, incohérent et incompréhensible, la candidate du RN n'étant plus députée européenne, ni présidente d'un parti – ce qui laisse à penser que les juges font fi de la loi dans le cas présent – on ne peut qu'être troublé, si ce n'est scandalisé, par celui du trouble à l'ordre public ou celui de l'atteinte aux intérêts de l'Union européenne (UE) utilisés par les juges. En effet, le fait que Marine Le Pen soit candidate à l'élection présidentielle et qu'elle puisse être élue constituerait pour les juges un trouble irréparable à l'ordre public démocratique qu'il faut faire cesser, selon les termes mêmes du jugement. Ce motif pour justifier l'exécution provisoire d'inéligibilité est bien politique et traduit la volonté des juges de décider qui peut se présenter à l'élection présidentielle ou pas à la place du peuple souverain. On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec les différentes prises de position du syndicat de la magistrature (un tiers des magistrats) et notamment son communiqué de juin 2024, après les élections européennes, dans lequel il « appelle l'ensemble des magistrats, ainsi que tous ceux qui participent à l'activité judiciaire, à se mobiliser contre l'accession au pouvoir » de ceux qu'il qualifie d'extrême-droite. Cette ingérence politique et antidémocratique de ce syndicat n'est pas tolérable. Quant à l'argument sur l'UE, les juges considèrent que « l'atteinte aux intérêts de l'Union européenne revêt une gravité particulière dans la mesure où elle est portée, non sans un certain cynisme, mais avec détermination, par un parti politique qui revendique son opposition aux institutions européennes ». Les juges font ici preuve d'une audace sidérante en motivant leur décision sur des fondements exclusivement politiques car il serait illégal de porter un jugement ou d'avoir une opinion divergente de la leur. Le rôle du parlementaire se limiterait donc à n'avoir ni opinion, ni convictions et à voter comme il faut. Mais n'est-ce pas là la négation de la démocratie ? Les juges ne s'emparent-ils pas du pouvoir politique et ne sommes-nous pas en présence d'un abus de pouvoir ?

 

Les conséquences politiques de cette décision des juges sont donc lourdes sur le déroulement démocratique du processus électoral car elle compromet sérieusement la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2027, le jugement du tribunal correctionnel de Paris la forçant à abandonner la course. Est-elle pour autant définitivement éliminée ? En tout cas, d'autres responsables politiques se sont vu reprocher par la justice des griefs similaires à ceux touchant la candidate du RN et il sera intéressant de voir le sort qui leur sera réservé. Le Premier ministre a été « troublé » par l'énoncé du jugement à l'encontre de cette dernière estimant que l'affaire des assistants parlementaires européens était fondée sur une accusation injuste. Il faut dire que lui-même a été confronté aux mêmes accusations. Relaxé en première instance en 2024, le parquet a cependant fait appel. Quant au chef des Insoumis, il a fustigé la condamnation de Marine Le Pen considérant que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple ». Il est cependant, lui aussi, soupçonné d'avoir embauché des assistants parlementaires lorsqu'il était député européen pour l'épauler dans le cadre de son activité politique nationale. L'enquête le visant, ouverte en 2018, demeure encore au stade de l'information judiciaire. Alors, d'autres décisions d'exécutions provisoires d'inéligibilité seront-elles prononcées ?

 

En réalité, cette affaire, qualifiée par certains de coup d'Etat judiciaire, traduit le lent basculement, l'effroyable désorganisation, la sinistre destruction de notre société, processus engagé à bas bruit mais inlassablement par une idéologie gauchiste depuis le début des années 1980 qui a infiltré et pris les rênes de nombreuses de nos institutions, notamment celles communément désignées sous le vocable de gouvernement des juges ou d'Etat profond. Cette dérive permise par des élites politiques complices ayant renoncé à exercer leurs responsabilités a abouti à une dénaturation de la démocratie qui menace aujourd'hui ceux qui ne pensent pas comme il faut et se radicalise au point d'entraver l'expression de la souveraineté du peuple au nom d'un état de droit totalement dévoyé. C'est ainsi que ceux qui brandissent sans relâche cet état de droit refusent au peuple souverain de pouvoir s'exprimer sur des sujets qui conditionnent pourtant son avenir comme celui de l'immigration invasive à l'origine de tant de maux et de souffrances et qui menace notre nation. Le simple fait d'évoquer ce problème existentiel vous classe immédiatement chez les racistes, les fascistes, les xénophobes, les factieux, les séditieux. Il y a donc une certaine logique à empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir, d'autant plus qu'elle faisait la course largement en tête dans les derniers sondages.

 

Cette idéologie gauchiste, opérant masquée depuis plus de quatre décennies, est à l'origine de nombreuses dérives et a fragilisé notre démocratie au point de la dénaturer en encourageant insidieusement l'inversion des valeurs qui conduit le système, au nom du pluralisme, à faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Le cas de Marine Le Pen est le dernier épisode d'une longue liste d'événements graves qui ont faussé le fonctionnement de notre démocratie et bouleverse la vie du peuple français qui ne reconnaît plus son pays. Le référendum de 2005 débouchant sur le refus exprimé par le peuple souverain du traité constitutionnel européen constitue l'exemple le plus emblématique du déni de la démocratie et confirme le fait que, selon ceux qui se réfèrent en permanence à l'état de droit, ce n'est pas au peuple de décider. Par ailleurs, en 2017, c'est un autre déni de démocratie qui a marqué l'élection présidentielle avec un coup d'Etat institutionnel débouchant sur un hold-up démocratique qui a privé de la victoire le candidat de la droite donné, lui aussi, gagnant. En 2022, c'est l'instrumentalisation de la guerre en Ukraine qui a dépossédé les Français d'une campagne électorale normale et permis que rien ne change. Et pour 2027, la candidate, donnée largement en tête aujourd'hui, est écartée par l'exécution provisoire d'inéligibilité décidée par les juges. Que dire, enfin, de la déclaration récente de l'ancien président du Conseil constitutionnel affirmant qu'un référendum sur l'immigration serait inconstitutionnel ? Toutes ces dérives alimentent beaucoup de frustrations, de souffrances et de colère contenue jusqu'ici chez une grande partie des citoyens. Nos dirigeants politiques ne devraient pas l'ignorer.

 

On le constate, notre démocratie est désormais ravagée par une crise grave de la représentativité et par une mise à l'écart du peuple de son propre destin. Le gouvernement des juges – que ce soit ce qu'on nomme habituellement l'Etat profond, que ce soit une partie des magistrats du siège, que ce soit le Conseil d'Etat ou le Conseil constitutionnel – participe par certaines de ses décisions à ce déni de démocratie en s'installant manifestement contre le peuple souverain, contre sa volonté et ses aspirations. Or, nier au peuple tout droit à une expression légitime peut conduire à transformer sa colère en violence, ce qui n'est pas souhaitable. Ce n'est d'ailleurs pas dans la culture des sympathisants de droite qui pourraient cependant, à l'instar de ceux de gauche qui savent occuper la rue sous n'importe quel prétexte, manifester massivement et pacifiquement dans certaines circonstances pour dénoncer les dérives et faire pression sur les pouvoirs publics pour défendre notre démocratie. Il appartient aux responsables politiques de droite d'élaborer une stratégie politique d'union dans ce sens. Après tout, si la gauche a jusqu'ici le monopole de la rue, la droite doit le lui contester pour que le peuple recouvre sa souveraineté arbitrairement confisquée par le gouvernement des juges. « En France, la Cour suprême c'est le peuple » (général de Gaulle)

 

Le 06 avril 2025                              Antoine MARTINEZ (général 2s)

42 Comments


raymond.demougin
il y a 3 heures

Pour moi le problème n'est pas que Marine le Pen ait été condamnée. C'est qu'elle soit la seule alors que tous les parlementaires, y compris avec les pseudos sénateurs sont tout aussi corrompus qu'elle, voir plus quand il s'agit de LFI des LR et du centre.


En outre, toutes et tous ces ectoplasmes appartiennent aux 2 entités mafieuses, criminelles , dépravées et pédo -criminelles que sont les innomables socialistes et l' improbable franc maçonnerie, laquelle est la plus dandangereuse car elle ne comprend que des apatrides, des traîtes démunis de la moindre trace d'humanité - d'honneur et d'intelligence !!!!


Il me semble opportun de rappeler que ces 2 ramassis s'interpénètrent au sens propre comme figuré. Ils ne sont que l…


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Concernant votre exposé cher Général, je suis d'accord sur le "fond". Il y a sur le plan "légal" et de l'état de droit, un dysfonctionnement "patent" du système juridique, par le fait de condamner de manière "exécutoire" à une peine inéligibilité, alors, que le sur le plan du droit, l'effet d'appel doit être suspensif. Rien que ce fait là, suffit en effet à caractériser une "partialité" du pouvoir judiciaire, dont le tropisme principal nous le savons bien, depuis le "mur des cons", se situe à gauche voire à l'extrême gauche. Le risque de "récidive", invoquée par la "juge", pour justifier le caractère exécutoire, est "non-pertinnent", car, il devrait s'appliquer dans ce cas là, à tout les prévenus qui ont été…

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Vous ne faites que des constats. Aucune action n'est envisagée par les responsables militaires. Pourtant le pays, les citoyens réclament le respect de la justice, la liberté d'expression, le droit de regard dans les enjeux stratégiques comme l'immigration, l'énergie, la possibilité de quitter l'UE qui détruit la France et ruine les Français en faisant un référendum, le droit de vivre sans être surtaxés, le droit de garder nos libertés. Macron détruit la France au mépris des institutions, mais vous, ne faites rien pour le pays, et c'est lamentable car le pays est devenu ingouvernable avec la gauche fasciste et les institutions pourries.

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Unknown member
il y a 5 heures

Le débat est complexe, la faute est probable mais les juges ne sont pas infaillibles, il y a donc condamnation, et la peine d'inéligibilité est légale et même légitime, les citoyens devant pouvoir avoir confiance en ceux qui les dirigent, mais oui !


Par contre, si l'appel remet les compteurs à zéro avec une présomption d'innocence, comment peut-on parler d'exécution provisoire quand ses conséquences sont définitives... Bien plus qu'un oxymore, c'est un sophisme ou une locution paradoxale : si la peine avait été la guillotine, on aurait jugé quoi ? la tête seule ? Il est parfois intéressant de pousser le raisonnement par l'absurde.


Enfin, les appels ne sont plus suspensifs que depuis peu, alors combien de victimes, citoyens, et…


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guilke
il y a 6 heures

Ce n'est pas le RN qui est non éligible!

Je trouve malsain, ce mélange de genres actuel

Si c'était le RN qui était condamné, je serais le premier à contester. Mais là je trouve que l'on fait beaucoup de bruits.... inutiles (excepté celui de tenter de rallier quelques voix supplémentaires)

Je suis d'accord que l'on peut dire que l'on fait beaucoup contre la présidente du RN, mais s'il y a effectivement malversation (financière) de sa part, il est normal qu'elle soit inéligible et j'irai même jusqu'à la rejoindre dans ses volontés exprimées, inéligible à vie (il en va de même pour tout élu pris "la main dans le sac". C'est à ce prix que l'on pourra avoir des élus vraiment…

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